Suivez-nous

Elle s’appelait Sirima

Au crépuscule à Paris, pendant la marche nocturne des violences faites aux femmes, de la Place des Fêtes à la Place de la République, je filme et participe à un collage anti féminicide. « On ne veut plus compter nos mortes » …

L’histoire de Sirima, musicienne de 25 ans découverte poignardée dans la nuit du 6 au 7 décembre 1989 chez elle, quai de Valmy, me revient à l’esprit. Elle venait d’avoir un enfant et d’enregistrer son premier album. Repérée dans le métro et promise à une belle carrière, la mort de Sirima est emblématique de beaucoup de féminicides par jalousie. « Elle le quitte, il la tue ».

Son compagnon, le père de leur fils alors âgé d’un an et demi, se constitue prisonnier le lendemain du meurtre. La tragédie de Sirima qui remonte à 30 ans est un féminicide passé sous silence.

Le film se déroule sur une nuit entière et dresse le portrait d’une absente, d’une chanteuse condamnée au silence. En découvrant les paroles des chansons de son unique album, terriblement prémonitoire et testamentaire, intitulée “A part of me” et sans m’attacher au fait divers, je retrace très brièvement les conditions du meurtre depuis sa rencontre avec ceux qui l’ont connue – elle est repérée dans les couloirs du métro parisien par Philippe Delettrez, saxophoniste – jusqu’à l’enregistrement de son premier album, en passant par sa collaboration avec Jean jacques Goldman avec qui elle enregistre le duo « Là-bas » numéro 1 du Top 50 pendant des semaines en 1987.
En rendant à Sirima, un prénom, un visage, une voix, je fais revivre, le temps d’un film, celle que son compagnon a cruellement condamnée à l’oubli.

 

Réalisatrice

Pascale Thirode

Auteure

Pascale Thirode

Montage

Catherine Zins

Image

Gaël Mocaër
Pascale Thirode
Jean-Luc Fittipaldi

Musique originale

Sirima Wiratunga
Philippe Delettrez

Durée

59 min

Diffuseur

France Télévisions